Bien connus des investisseurs institutionnels, les green bonds ou obligations vertes se démocratisent et sont maintenantaccessibles aux particuliers. Mais dans quoi investit-on exactement ?
Les ‘‘green bonds’’ ou obligations vertes sont des titres obligataires classiques émis, historiquement, par des émetteurs institutionnels (Banque Mondiale, Banque Européenne d’Investissement) et depuis peu par des émetteurs ‘‘corporates’’ (en France : EdF, GdF-Suez, Paprec) ou publics (la région Ile de France). Toutefois, à la différence des obligations traditionnelles, les ressources ainsi levées auprès des investisseurs vont être spécialement dirigées vers des projets ‘‘verts’’, c’est-à-dire conformes aux objectifs de la transition énergétique, du développement durable ou pour tout autre projet socialement responsable ou ayant un impact mesurable sur l’environnement ou le climat.
On imagine sans peine la diversité des projets pouvant être financés sur ces principes, et la difficulté de faire le tri.
D’où les diverses initiatives émanant des institutions bancaires (‘‘Green Bond Principles’’) ou des ONG (‘‘Climate Bond Standards’’) visant à définir les caractéristiques des ‘‘green bonds’’, les critères d’évaluation des projets financés et de leur impact, les obligations de traçabilité de l’utilisation des fonds par les émetteurs, le reporting spécifique aux investisseurs etc.
Des fonds obligataires principalement investis dans des green bonds sont maintenant accessibles au grand public (OPCVM de droit français ou luxembourgeois par exemple).
Ils peuvent être comparés depuis peu à des indices obligataires ‘‘verts’’, mais les principes de construction de ces indices et leur composition varient selon leurs promoteurs. Il reste un peu difficile encore de percevoir la pertinence de telles comparaisons.
Petit à petit, le marché s’organise : définition d’un référentiel d’évaluation des projets verts, standardisation de la mesure de leurs impacts, mise en place de bonnes pratiques en matière de traçabilité de l’usage des fonds, obligation de reporting au long cours sur la vie des projets financés …
Restent d’inévitables controverses sur la notion même de ‘‘projets verts’’ et des procès d’intention plus ou moins fondés de ‘‘greenwashing’’, ou la recherche d’effets d’aubaine et d’image par des émetteurs aux activités industrielles par ailleurs peu respectueuses de l’environnement.
Loin des controverses, les green bonds sont là pour durer, à notre sens.
Ils doivent être appréciés pour leurs avantages et inconvénients intrinsèques : coupon, maturité, rendement, »spread » émetteur, profondeur du marché ; risque de taux, risque de crédit, risque de liquidité …
Ils feront l’objet (peut-être déjà un peu ?) d’effets de mode, d’affections soudaines ou de périodes de moindre intérêt. Les obligations vertes sont d’abord des instruments financiers.
Crédit phot. : Cityminded.org – Aman Shital Haria, 9, Nairobi, Kenya