Dans sa dernière livraison, l’excellente revue du Conseil scientifique de l’AMF revient sur la manière dont la théorie économique aborde son sujet de prédilection l’agent économique au comportement rationnel lorsque il agit en tant que simple … épargnant.
L’auteur de l’article part du constat que la crise financière de 2008 – 20.. a révélé les limites de la théorie néo-classique de l’agent économique au comportement et aux anticipations rationnels, parfaitement informé (homo economicus) et agissant – pour ce qui concerne son épargne – dans un environnement de marchés parfaitement compréhensibles et prévisibles.
En réalité, l’épargnant réel (homo sapiens) est très peu rationnel, mal éduqué, mal informé, victime de ses biais cognitifs et de ses émotions : hyper sensibilité aux pertes, confiance exagérée en son jugement propre, préférence trop forte pour le présent… Homo sapiens est aussi limité par le coût important de l’information technique, macroéconomique, fiscale, financière etc. qu’il devra rechercher pour éclairer ses choix et optimiser ses décisions.
Comment expliquer autrement le fait qu’il épargne dans le temps de manière plutôt sous-optimale, qu’il est nettement sous-investi en actifs risqués (pourtant plus rémunérateurs après prise en compte du risque), qu’il délaisse les mécanismes de rente viagère (plus favorables statistiquement, mais attention ! – cf. notre blog), qu’il construise son portefeuille d’actifs financiers de manière biaisée et sur la base d’anticipations toujours trop pessimistes ?
Dès lors il faut construire un épargnant nouveau.
La théorie économique apporte des réponses, sous la forme de ce que l’auteur appelle un ‘‘paternalisme libertaire’’, soit : ‘‘aider les épargnants, par de doux subterfuges, à prendre la bonne décision, tout en leur laissant la liberté de choix’’. Pour construire l’épargnant nouveau, il faut donc lui offrir une meilleure éducation financière, l’engager dans des plans d’épargne subtilement obligatoires, peser sur son aversion au risque, ses anticipations quant au rendement des actifs à long terme et sa préférence pour le présent par un nudging (le pousser doucement dans la bonne direction) et un coaching appropriés.
OPADEO CONSEIL souhaite ici apporter sa contribution, même modeste, à la construction de l’épargnant nouveau. Sans écarter les pistes évoquées ci-dessus, nous ajouterions pour notre part : apporter à l’épargnant un conseil personnalisé, accessible, compétent et indépendant ; lui offrir des solutions d’investissement de long terme fondées sur des actifs compréhensibles, tangibles et pérennes ; lui permettre d’évoluer dans un environnement fiscal et réglementaire au pire neutre (sinon favorable), stable et prévisible.
Pour en savoir plus …
Revue du Conseil scientifique n°2 – mai 2015 – AMF
Crédit Phot. : ArktosArt